Hydrus Phineas Malefoy, l'impur

Qui suis-je pour haïr quelque chose qui nourrit mes ambitions ?

On lui avait proféré les plus insatiables injures, on l’avait traité de noms, on l’avait humilité, lui, qui n’attendait rien de moins qu’être un fier descendant de la plus noble famille. Celle à laquelle il aurait voulu faire partie. Tout ça pour une médiocre histoire de maisons, de caractère et de préjugés.
Assis sur ce tabouret, face à toute la grande salle, il avait pu voir sa sœur. Qu’elle était belle ! Ses cheveux blonds tombaient magnifiquement en cascade sur ses épaules. Ses yeux étaient couleur mer et son sourire, légèrement allongé, signe d’une certaine nostalgie. Non ! D’une belle gloriole. Elle avait un semblant d’estime pour lui, le garçon à l’attitude revêche qui s’attirait les foudres de sa famille. Il imaginait ses parents, froidement collés l’un à l’autre, attendant le nom fatidique de Serpentard résonner dans toute les têtes à l’affût de cette répartition qui ne serait sans grand coup de théâtre. Malgré tout, le Choixpeau n’avait pas que frôlé la tête du garçon en s’écriant le nom des verts et argent, contrairement aux autres Malefoy. Au mépris de cette habitude, le temps commençait à se faire long et on aurait dit que sous ses plis et ses coutures, il restait songeur.
« Mmh… Tiens, voilà quelque chose d’étrange… », Fit une voix lente dans l’esprit d’Hydrus. « Tu me semble avoir le charisme des Malefoy mon garçon, pourtant… », Le garçon baissa les yeux ; « Pourtant… Tu n’as aucune envie de faire partie de Serpentard, hein ? ». L’enfant approuva, tout autant inquiet qu’hébété de la déduction véridique du Choixpeau. « Très bien, c’est ton choix dans s’cas ! » et il tonna, dans une voix décidée, comme dans un éternuement soudain qui fit taire la rumeur presque incessante de la salle...

« POUFSOUFFLE ! »

Silence. Ce n’est qu’en le disant qu’on le brise. Certains le trouvent fameux, et d’autres, ennuyeux. Il peut être embarrassant, lugubre, mélancolique ou froid. C’est fou ce qu’un rien peux vouloir dire une infinité de chose. Tout ça, suite à un soupir, suivit d’un éveil. L’éveil de quelque chose de cachée au plus profond de soi, qui fait surface et qui bouleverse une minute, une heure ou bien une vie. Tel était le cas des gens dans la salle, des professeurs, de cette douce Sélénia puis d’Hydrus. Pour ce dernier, il était glacé, ce silence. Comme lorsque les trois sinistres coup de brigadiers interpellent les gens à se taire, juste avant de lever le rideau. Mais c’était lui qui l’avait voulu. Personne d’autre.

Les Poufsouffle lui firent une large place à la table, comme s’ils avaient peur d’attiser la colère de ce premier Malefoy qui ne ferait pas partie de Serpentard. Les autres répartitions n’avaient plus aucune importance puisqu’on ne faisait que murmurer, la main contre la bouche et l’oreille bien tendue, des paroles d’incompréhensions et de surprises.
Hydrus sentait le regard froid de sa sœur dans son dos. Mais il n’en avait désormais que faire, puisque sa place était choisie.

… Ne vous émouvez pas, mère, il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre!

« Vous savez, mes désirs gouvernent ma vie. Je fais ce qu’il me plaît. Les gens diront ce qu’ils voudront, ils n’auront jamais un total contrôle sur ma vie. Je suis Hydrus Phineas Malefoy, et je suis esclave de mes envies. Pourquoi chercherai-je la liberté si c’est pour être opprimé par la discipline? »
Il eut un rire narquois.
« Quoi qu’il en soit, je suis un héritier des Malefoy, ces nobles bourgeois qui ont commis une grave erreur, il y a de cela environ 15 ans, en voulant enfanter un garçon. Une belle réussite ! Vous pouvez l’dire ! F-i-s-t-o-n avait bel et bien hérité de la crinière blonde de papounet et des yeux bleus de maman chérie. »
En effet, c’était une belle et harmonieuse famille que nous avions là !

L'illustre et ho combien apprécié papa Malefoy qui, trouvant les nuits mortelles dans le lit conjugal, se permettait quelques petites escapades nocturnes, histoire de revigorer le sexe qui avait engendré toute cette heureuse petite descendance! Quel salop cet Octavius... Son intérêt envers la sœur de sa propre femme était flagrant. Un véritable visage à double face. Homme aristocratique des plus prospères de même qu’amant et père de famille peu dévoué le jour ; coureur de jupons et fort probablement aussi de tavernes la nuit.

Et puis, il y avait les Saintes nitouche maman et fille. Une mère qui touchait, selon Hydrus, presque à la ménopause et qui éclatait à la moindre anicroche. Pauvre vieille femme, elle avait bien essayé mainte fois des sortilèges pour cacher l’horrible première ride qui était née juste sur le coin de sa bouche. Fils l’avait bien remarqué et ne s’empêchait aucunement d’en faire de subtiles allusions lors des repas et des réprimandes qu’il recevait. Personne, mis à part elle et lui, ne savait se que signifiait ces sous-entendus qui aiguisaient adroitement la fureur de la pauvre Lysandra.

Enfin, la belle Lily… Hydrus en serait éperdument tombé amoureux si ce n’aurait été de son lien de parenté. Elle était la grâce et la jolité incarnée. Mais psychotique à souhait. Elle se faisait une joie de détruire ce qu’elle avait de plus précieux. Néanmoins, c’était l’une des rares personnes qui comptait le plus pour le jeune Malefoy. Il fallait croire aussi que leur personnalité se rapprochait énormément en ressemblances : c’était peut-être une des raisons qui expliquaient leurs querelles constantes. Il l’aimait, sa sœur.

« Sélénia, la nudité est bien l’éloquence de la chair, tâche de t’en souvenir… »

Sourire en coin et regard oblique vers une vie qui étonne, blasphème ou ne sert à rien. Hydrus n’était pas qu’un garçon parmi les autres. Ah ça non! Il était ce représentant un peu rébarbatif et tout de même fort original de la famille Malefoy. Tout comme les autres, il possédait autrefois une coquille dure et froide. Elle cachait un atman plus précieux que n’importe qui d’autre. Une belle philosophie empreinte d’un secret indélébile. Hydrus voulait apprécier, et être apprécié à son tour. Sa famille était ce qu’il chérissait le plus. Mais les yeux ouverts, il voyait bien que celle-ci ne l’aimerait et ne le démontrerait jamais autant que ce qu’il espérait. Toutes ses marques d’affections étaient réprimandées. Sa sœur, contrairement à Hydrus, jouissait de bien plus belles tendresses de la part des bras de ses parents. En tant qu’homme, il devait faire face à un monde froid, sans scrupule, forgé de la main de sorciers quatre fois plus âgés que lui. Il aurait voulu… Il aurait voulu voir une lueur de respect dans les yeux noir de son père, les mains papillonnantes de sa mère sur son dos alors qu’elle le serrait dans ses bras… Non rien de tout ça. Cette scène familiale n’eut jamais lieu…

« Ils… Ils sont tous gourmés des émotions ces imbéciles! »

Il c’était promis de ne jamais plus cacher ses émotions, source même de sa personnalité. Il ne regrettait rien, n’avait aucun compte à rendre et ne souffrirait plus pour des balivernes pareilles. Mais une chose le contredisait profondément… Celle qui l’avait conduit vers un mode de vie qui lui plaisait et qu’il avait bel et bien choisit. Hydrus avait enfouit au plus profond de son moi l’amour qu’il contenait pour sa famille. Elle l’empêchait de dormir le soir et lui écrasait les tripes lorsqu’il croisait le regard de sa sœur.
Furtive illusion qu’on essaie tant bien que mal de se débarrasser mais qui reste, seulement pour se rire de nous. Elle jongle avec nos souvenirs, en en laissant tomber quelque uns dans nos rêves ou nos pensées. Celle qui donne envie de se prendre la tête entre les mains et de hurler jusqu’à s’époumoner et crever comme un vulgaire elfe de maison, à l’apogée de sa vie, au coup de fouet décisif.
Cette barrière d’arrogance que son père lui avait confiée c’était effondrée. A la place, elle laissait entrevoir un caractère crue qui plait tant. Pas à tout le monde, certes, mais qui plait. Lorsqu’elle était tombée, cette coquille, elle avait fait ressurgir des vérités qui étaient désormais implacables pour Hydrus…

~ On l'appelle Martine...

~ ... parfois Blanche...

~ Elle vient tout juste d'avoir 16 ans... Et ma foi, elle est bien trop vieille!

~ Depuis bientot deux ans qu'elle écrit... pour écrire

~ ...Un top site l'a référé à ce forum

~ ... Qu'elle trouve, sans contre dire, vachement joli !

Alors vraiment : wahou! Très belle fiche!!!

Bienvenue parmi nous cher petit monsieur Malefoy et bon jeu!!

Pas besoin de te répartir =P xD